Conférence sur les tribus berbères de Mauritanie
Slimane Hachi, directeur du CRNAPH, a présenté le conférencier, Pierre Bonte. Ce dernier est directeur de recherche au CNRS (France) et membre du Collège de France, spécialiste en anthropologie saharienne, notamment nigérienne et mauritanienne. Pierre Bonte a publié plusieurs études dans des revues spécialisées. Il est aussi auteur de livres dans le même domaine.M. Bonte a donné un aperçu des travaux qu’il mène depuis 1968 en Mauritanie. En évoquant les tribus de ce pays, le conférencier a souligné que ce sont des groupes qui s’organisent autour de relations de parenté. Le système des tribus est une réalité incontournable qui est très fortement ancrée dans ce pays. “Quand j’ai atterri en Mauritanie pour la première fois en 1968, 70% de la population était nomade”, a rappelé l’orateur. Ce dernier rappellera aussi qu’à l’époque, il y avait un régime du parti unique (le Parti du peuple mauritanien) de Ould Dadah. A ce régime succèdera un système militaire en 1978. Et en 1990, le pays revient à la tribu. Cette dernière, ajoutera M. Bonte, joue un rôle déterminant dans les
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campagnes électorales. Actuellement, en Mauritanie, il n’y a plus que 5% de nomades, alors que 60% de la population est installée en ville. L’orateur précisera que le système des tribus en Mauritanie ressemble à celui de l’Iran, du Soudan et de l’Afghanistan. “Le système des tribus permet l’organisation de la vie sociale sur la base des critères discrets qui ne se chevauchent pas. Ces critères sont adoptés par nombre de sociétés dans le monde”, souligne M. Bonte. Ces sociétés sont par nature égalitaires. Dans ces tribus, le rôle de l’autorité religieuse se limite à un pouvoir d’arbitrage et non de décision. Ces tribus sont fortement hiérarchisées.En Mauritanie, l’ensemble des tribus sont organisées en 3 groupes statutaires. Il y a les Hassan, les Zaouya et les Zenaga. Ces dernières (Zenaga) renvoient aux organisations berbères. La variante du berbère parlée par les tribus s’appelle le Nenaga. On retrouve ces tribus dans le sud-ouest du pays. Quant aux tribus Zaouaya, elles sont liées à la généalogie arabe et exercent une espèce de ministère sur l’Islam.Les tribus Hassans ont une aristocratie guerrière se rattachant au mouvement hilalien. Elles ont été citées par Ibn Khaldoun dans sa célèbre El Muqadima.
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campagnes électorales. Actuellement, en Mauritanie, il n’y a plus que 5% de nomades, alors que 60% de la population est installée en ville. L’orateur précisera que le système des tribus en Mauritanie ressemble à celui de l’Iran, du Soudan et de l’Afghanistan. “Le système des tribus permet l’organisation de la vie sociale sur la base des critères discrets qui ne se chevauchent pas. Ces critères sont adoptés par nombre de sociétés dans le monde”, souligne M. Bonte. Ces sociétés sont par nature égalitaires. Dans ces tribus, le rôle de l’autorité religieuse se limite à un pouvoir d’arbitrage et non de décision. Ces tribus sont fortement hiérarchisées.En Mauritanie, l’ensemble des tribus sont organisées en 3 groupes statutaires. Il y a les Hassan, les Zaouya et les Zenaga. Ces dernières (Zenaga) renvoient aux organisations berbères. La variante du berbère parlée par les tribus s’appelle le Nenaga. On retrouve ces tribus dans le sud-ouest du pays. Quant aux tribus Zaouaya, elles sont liées à la généalogie arabe et exercent une espèce de ministère sur l’Islam.Les tribus Hassans ont une aristocratie guerrière se rattachant au mouvement hilalien. Elles ont été citées par Ibn Khaldoun dans sa célèbre El Muqadima.
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